Nephtys avait pris la route du Palais, accompagnée de Shiira. Mais il était encore tôt, et elle avait envie de se resourcer. L'idée lui vint de se rendre à son endroit favori: l'entrée de la ville.
Depuis toute petite, en fait depuis qu'elle connaissait Shiira, Nephtys aimait se retirer dans un recoin d'une des deux statues bordant l'entrée. Personne n'avait jamais l'idée d'y aller, car ce coin ne menait nulle part. Le seul risque qui aurait été possible pourrait être les bandits, mais Shiira la protégeait. Et puis l'entrée de la ville était toujours bien gardé, ce qui fesait que ce n'était pas un très bon repaire pour eux.
Pourtant entouré de hauteurs: d'un côté le mur protégeant la ville, de l'autre l'imposante statue, cet endroit était toujours baigné de soleil pendant la journée. Seule un petit abris d'ombre se créait grâce à un bras de la statue!
Nephtys avait donc l'habitude d'aller se reposer dans ce coin d'ombre, où il fesait à la fois frai grâce à d'improbables courants d'air, et bon grâce au soleil omniprésent. Shiira s'installait à côté d'elle et feignait de dormir, gardant toujours une oreille dressée au cas où un imprudent oserait s'approcher.
Ce jour là, la tête de Nephtys tournait à plein régime. La grande question restait encore et toujours: "pourquoi moi?" Nephtys s'en voulait quelque peu de se poser cette question, car il était évident que c'était un cadeau des Dieux, et que l'on ne posait pas de questions dans ces cas là. Le fait d'être amenée à fréquenter la cour lui fesait peur, avec tous ces gens certes riches, mais parfois peu scrupuleux. Sur les marchés de la ville, le passe temps des ménagères étant de relater la moindre histoire, le moindre potin sur les gens de la cours, Nephtys en avait entendu des choses! Suffisement pour se méfier de ce milieu. Ainsi, elle avait pris sa décision: elle n'obéirait qu'à la Reine, et ne ferait confiance qu'en elle.
Elle pensait également qu'elle aimerait un jour lui présenter son amie Shiira, mais... qu'est-ce qu'une personne avec tant de fonctions aurait à faire d'un animal? Shiira n'interessait personne, forcement. Cette pensée la désola, car personne ne comprenait qu'on puisse être autant attaché à un animal, et que celui ci ressente la même chose envers nous. C'était improbable et puéril pour beaucoup. Et puis Shiira fesait peur... et puis elle était comme elle: peu sociable... et puis.... et puis.... elle s'assoupit.